En tant que nouveau président de l’Ordre des audioprothésistes du Québec, c’est avec un immense plaisir que je prends la plume pour m’adresser à vous pour la première fois. Le conseil d’administration de l’Ordre et moi-même sommes ravis de renforcer le partenariat entre Audition Québec et l’Ordre des audioprothésistes par le biais d’une série d’articles dans la revue Sourdine Express. Dans cette première publication, à l’occasion des 50 ans de l’Ordre, nous vous présentons un bref historique de la profession.
L’histoire de l’Ordre des audioprothésistes du Québec commence en 1965 avec le tout premier rassemblement d’audioprothésistes dans la province. À l’initiative de monsieur Paul Taffin, une association de dispensateurs de prothèses auditives est formée dans le but de faire connaître cet appareil révolutionnaire au public.
En 1966, l’Association des acousticiens en prothèses auditives de la province de Québec est officiellement incorporée. Sous la présidence de monsieur Pierre H. Bergeron, elle devient la seule organisation représentant les acousticiens spécialisés en prothèses auditives. Au cours des années suivantes, un code de déontologie est adopté pour garantir la qualité des services offerts par ses membres.
En 1970, l’Association se mobilise pour faire reconnaître les acousticiens en prothèses auditives par une loi constitutive. Grâce aux efforts de monsieur Jean C. Trudel, un nouveau président, et d’autres acteurs clés, la Corporation professionnelle des audioprothésistes du Québec voit le jour en 1972, marquant une victoire importante pour la profession.
En 1973, la profession d’audioprothésiste est officiellement reconnue par la législation québécoise. Chapeauté par le Code des professions, l’Ordre des audioprothésistes du Québec est constitué en vertu de la Loi sur les audioprothésistes et prend la relève de la Corporation professionnelle des audioprothésistes du Québec. Les audioprothésistes deviennent ainsi les premiers en Amérique du Nord à obtenir par la loi l’exclusivité de certaines activités liées à la prothèse auditive. Le 1er février 1974, la profession d’audioprothésiste est ajoutée aux 21 professions d’exercice exclusif au Québec.
Au fil des années, la profession connaît une évolution majeure, avec la mise en place de programmes de formation au Collège de Rosemont en 1981 et au Cégep de La Pocatière en 2010, des collaborations internationales et la reconnaissance de la première édition de la Journée nationale de l’audition du Québec en 2017. À cette occasion, plus de 1500 dépistages auditifs ont été effectués.
En 2023, l’Ordre des audioprothésistes du Québec compte 532 membres dévoués, qui travaillent sans relâche pour offrir des solutions auditives adaptées à chaque individu et améliorer la qualité de vie de nombreuses personnes.
La place du son dans ma vie personnelle et professionnelle
En complément de ce bref historique, je souhaite établir un lien entre notre histoire passée et le contexte actuel, tout en vous faisant part de mon parcours. Le son a toujours joué un rôle de premier plan dans ma vie. En effet, mes parents m’ont inscrit à mes premiers cours de piano à l’âge de 6 ans après avoir constaté que j’avais reproduit le thème de Passe-Partout sur mon piano-jouet. Cet intérêt pour le son m’a ensuite guidé vers les Petits Chanteurs de Trois-Rivières à l’âge de 10 ans, une expérience qui a non seulement renforcé ma formation musicale, mais qui m’a également permis de voyager à travers le Canada et l’Europe. Mon amour pour la musique m’a conduit à la contrebasse à l’âge de 11 ans, un instrument qui m’a instantanément passionné et m’a incité à poursuivre ma formation jusqu’à l’obtention d’une maîtrise en interprétation de la contrebasse à l’Université de Montréal en 2008. Parallèlement à ma carrière de contrebassiste, j’ai fondé le groupe QW4RTZ, une aventure qui nous a conduits à donner plus de 200 spectacles entre 2010 et 2013.
C’est en 2011 que l’audioprothèse a capté mon attention. Une journée d’observation au Collège de Rosemont a été le point de départ d’une aventure qui a abouti à mon inscription au DEC en audioprothèse. L’aspect technologique de cette profession m’a profondément attiré, offrant une occasion exceptionnelle d’allier ma passion pour le son à la possibilité d’aider les malentendants par le biais d’appareils auditifs. Après une dizaine d’années dans le domaine, je peux confirmer que l’élément humain et relationnel a prévalu sur l’aspect purement technique. C’est cet aspect qui m’anime véritablement, la recherche constante de la clé pour instaurer une relation de confiance avec les patients.
Mes nouvelles responsabilités au sein de l’Ordre m’ont également amené à développer un fort intérêt pour la gouvernance. Honnêtement, il fut un temps où ce concept m’était assez obscur. Après six mois en poste, je reste profondément impressionné par la rigueur et la complexité qui sous-tendent les activités de l’Ordre. Nous attendons de nos membres un comportement exemplaire, et pour cela, notre organisation se doit d’être exemplaire à son tour. Souvent, tant pour le grand public que pour les audioprothésistes eux-mêmes, le rôle d’un Ordre professionnel peut sembler nébuleux. À titre d’exemple, une simple question d’un audioprothésiste cherchant des éclaircissements sur une norme de pratique peut déclencher des échanges impliquant une demi-douzaine de personnes, chacune examinant différents aspects de la question afin de fournir une réponse éclairée, en harmonie avec notre mission de protection du public, ainsi que nos valeurs de confiance, d’engagement et d’innovation.
L’avancée de la recherche sur le déclin cognitif et l’appareillage auditif
En parlant d’innovation, les dernières recherches scientifiques portant sur les liens entre le ralentissement du déclin cognitif et l’appareillage auditif sont particulièrement déterminantes. Dans une prochaine publication, j’aurai l’occasion de partager des éléments de réflexion sur le sujet et des idées qui pourraient guider les orientations de l’Ordre dans les prochaines années. Je vous remercie chaleureusement pour le temps que vous avez consacré à la lecture de cet article.
À la prochaine !