C’était un homme adulte, puissamment bâti, doté d’une petite barbe dorée que sa mère gardait bien taillée et, dans ses moments les plus calmes, d’une expression innocente plutôt que vide. Sa mère, qui était veuve, faisait des travaux de lessive, et il allait chercher ses paniers de vêtements, les transportait, puisait de l’eau au puits et tournait la manivelle de l’essoreuse à rouleaux. À la maison, ils utilisaient tous les deux une langue des signes grossière que sa mère avait inventée. Il était connu sous le nom de Joe le cinglé.