Avez-vous déjà remarqué que tout est plus calme en forêt ? Que plus vous vous aventurez loin entre les arbres, moins la pollution sonore se fait entendre ?
C’est parce que les arbres ont un effet de filtre sonore. En effet, que ce soit le sol de la forêt, les feuilles ou encore les épines des arbres, tous ensembles, ils permettent de créer une barrière naturelle contre le son (Defrance, Jean & Barrière, 2019).
Voilà pourquoi les balades en forêt sont aussi paisibles. D’ailleurs, il a été démontré que « des citadins ayant un accès à un espace vert à l’abri du bruit présentent moins de problèmes psychosociaux, tels que fatigue et épuisement (19 % moins d’incidence), stress (16 %) et caractère irritable (15 %), que leurs concitoyens qui n’ont pas accès à un oasis de tranquillité végétalisé » (Gidhlof-Gunnarsson et Ohrstrom dans Lafontaine-Messier, 2010, p.19). De ce fait, il est donc bénéfique pour sa santé physique et psychologique de s’éloigner du bruit environnemental à l’occasion pour se réfugier dans le calme de la nature.
Mais les effets bénéfiques de la nature peuvent également être transposés en milieu urbain. Avez-vous déjà remarqué, aux abords de certaines autoroutes, des bandes d’arbres ? Au même titre qu’un mur de son, fréquemment utilisé le long des autoroutes, une bande d’arbres vient s’immiscer entre le bruit du trafic routier et le calme des zones résidentielles à proximité. Aussi, cette barrière naturelle apporte de nombreux autres bienfaits environnementaux en plus d’agir comme protection sonore. Par contre, la densité de la végétation doit avoir une épaisseur de plusieurs dizaines de mètres afin d’absorber suffisamment le bruit du trafic routier (Defrance, Jean & Barrière, 2019).
Ainsi, il a été prouvé que « l’augmentation de la végétation est associée à une diminution des niveaux sonores » (Piercy, 1977 dans Goudreau, 2015, p. 9). Chaque geste compte pour développer un environnement sain et durable sur tous les niveaux, incluant la santé auditive. Il ne faut pas négliger les effets négatifs que peut avoir la pollution sonore sur la santé physique et mentale (Goudreau, 2015). Il est impératif de prendre des moyens, petits ou grands, pour faire avancer les choses et prendre soin de la santé auditive de chacun. Cela peut commencer par des marches en forêt et cela peut se poursuivre par des actions plus globales, comme l’augmentation de la végétation aux abords des routes et dans les milieux urbains.
Références
Defrance, J., Jean, P. & Barrière, N. (2019). Les arbres et les forêts peuvent-ils contribuer à l’amélioration de l’environnement sonore ?. Santé Publique, 1, 187-195. https://doi.org/10.3917/spub.190.0187
Goudreau, S. (2015). Bruit environnemental et inégalités d’exposition sur l’île de Montréal [Mémoire de maîtrise, Université du Québec à Montréal]. Archipel. https://archipel.uqam.ca/7886/1/M13997.pdf
Lafontaine-Messier, M. (2010). La contribution potentielle de la forêt urbaine au développement durable des villes du Québec, Québec, Institut Hydro-Québec en environnement, développement et société de l’Université Laval (Institut EDS), 1, Collections de BAnQ. https://numerique.banq.qc.ca/patrimoine/details/52327/3660222